Notre panel d’experts:
Le rôle du jeu pendant le repas
Sophie Pickles Spécialiste du développement de l’enfant en bas âge
Dr Stephanie Ooi Médecin généraliste
Katie Angotti Nutritionniste
Adapter vos attentes
La nutritionniste Kiddylicious, Katie Angotti, explique :
« Nous avons des attentes complètement irréalistes sur la durée pendant laquelle un enfant devrait rester assis à table. Nous avons passé toute la journée à les encourager à courir partout, puis nous attendons qu’ils restent assis, calmes et qu’ils se comportent comme un adulte pendant les repas. C’est souvent là que les repas deviennent difficiles, parce que nos attentes sont décalées. Il est irréaliste de s’attendre à ce qu’un jeune enfant reste immobile plus que quelques minutes, surtout s’il n’y est pas habitué. »
Voir les choses de leur point de vue
Il est normal que les enfants veuillent se sortir de table, se promener, jouer ou simplement s’étirer les jambes.
Katie Angotti ajoute :
« Ils peuvent même voir les adultes à table prendre une pause entre deux bouchées ou s’arrêter pour parler et vouloir faire pareil. Il est important que les parents comprennent pourquoi leurs enfants ont besoin de cette pause : ils ont peut-être juste besoin de reconnecter leur cerveau et leur estomac pour vérifier s’ils ont encore faim ou non. »
Apportez une touche ludique à table
Jouer à des jeux de mots avec votre enfant peut être une excellente technique de distraction pour vous deux.
La spécialiste du développement de l’enfant en petite enfance, Sophie Pickles, explique :
« Je joue au jeu “devine le véhicule” avec mes enfants à table, où une personne pense à un véhicule et les autres posent des questions pour deviner de quoi il s’agit. C’est un excellent jeu pour de nombreuses raisons : il développe les compétences de questionnement et le langage, mais c’est aussi une très bonne méthode de distraction. Cela signifie que vous ne vous concentrez pas sur le fait de dire aux enfants de manger et d’en reprendre, car selon mon expérience, cela les pousse juste à refuser de manger. »
La nutritionniste Kiddylicious, Katie Angotti, ajoute :
« Des jeux comme celui-ci aident les enfants à voir les repas comme un moment de rassemblement familial pour socialiser. Oui, il y a de la nourriture et nous mangeons, mais c’est aussi un moment de connexion, et ils n’ont pas forcément cette même connexion à d’autres moments. »
Ne pas apporter d’anxiété à table
En tant que parent, si vous vous inquiétez de ce que vos enfants mangent et de savoir s’ils obtiennent les bons nutriments, ils le ressentent généralement lorsque vous êtes à table ensemble.
Katie Angotti explique :
« Nous devons laisser aux enfants le temps d’apprendre à aimer certains aliments et à vouloir les goûter. Plus vous mettez de pression pour qu’ils mangent quelque chose, plus ils vont résister et refuser, et cela peut créer un cercle vicieux. Parfois, c’est un processus progressif : laissez-leur du temps et continuez, ils essaieront de nouvelles choses en temps voulu. »
Manger à table
Ne vous inquiétez pas si ce n’est pas pratique d’avoir tout le monde autour de la table en même temps. Les parents peuvent également être confrontés au problème d’un tout-petit refusant de rester assis sur sa chaise parce qu’elle devient soudainement inconfortable, ou parce qu’il veut s’asseoir comme tout le monde. Dans certaines circonstances, les enfants mangeront mieux en dehors de la table parce qu’ils trouvent une position plus confortable. L’important est d’être ensemble.
La nutritionniste Kiddylicious, Katie Angotti, explique :
« Cela peut être par terre avec une couverture de pique-nique, ou peut-être sur le canapé. Vous avez toujours la même opportunité d’interagir. Si vous vous concentrez sur la connexion et le jeu pendant les repas, cela peut les rendre plus agréables. »
Et souvenez-vous…
Plus l’atmosphère est détendue pendant les repas, plus les enfants sont susceptibles de manger.
La médecin généraliste, Dr Stephanie Ooi, ajoute :
« Mettre la pression sur les enfants pour qu’ils mangent plus de leur repas peut provoquer une augmentation du rythme cardiaque et les mettre mal à l’aise. Le corps réagit de manière physiologique. Ce qui est incroyable avec le cerveau, c’est que nous sommes capables de mémoriser, et donc les enfants se souviendront de ces sensations la prochaine fois qu’ils se retrouveront dans cette situation. »