Notre panel d’experts:
Construire de bonnes habitudes lors des repas
Sophie Pickles Spécialiste du développement de l’enfant en bas âge
Dr Stephanie Ooi Spécialiste du développement de l’enfant en bas âge
Katie Angotti Nutritionniste
S’impliquer lors des repas
Laura :
À mesure que vos enfants grandissent, vous pouvez les impliquer dans la préparation des repas, que ce soit pour mettre la table, sortir les serviettes ou les assaisonnements. Quand nous faisons de la pizza ou des pâtes, je fais participer mon fils en lui demandant de cueillir les feuilles de basilic sur la plante comme activité pour passer le temps, tout en contribuant au dîner. Cela augmente sa familiarité avec d’autres aliments, même s’il ne les mange pas à table. Il sait ce que c’est.
Sophie :
Les compétences pratiques de la vie quotidienne sont importantes à développer, c’est quelque chose qui est beaucoup abordé dans l’éducation Montessori. Être capable de se servir à boire, de se servir soi-même. Cela n’est pas seulement important pour se familiariser avec les choses, mais c’est également excellent pour la coordination œil-main, le renforcement des bras et des épaules, les compétences motrices fines et plus encore. Tous ces aspects contribuent à former des enfants plus aptes à lire, à écrire et plus habiles physiquement. La nourriture est un excellent moyen d’aider les enfants à développer les compétences nécessaires à l’écriture, car ils doivent savoir tenir un crayon, ce qui implique la force des épaules et des bras ainsi que la stabilité du tronc. Les enfants doivent pouvoir utiliser leurs mains pour de nombreuses activités, donc participer à la préparation des repas est très utile.
Les laisser choisir le repas peut également aider. S’ils disent : « Peut-on manger de la pizza ce soir ? » vous pouvez répondre : « Ce soir, nous allons manger ceci, mais c’est une super idée. On fera ça samedi. » Cela rend l’activité amusante pour eux, car ils peuvent participer aux décisions et à la préparation.
Tables sans distraction
Stephanie :
Essayez de rendre les repas calmes en évitant d’avoir des jouets sur la table, car cela peut être trop distrayant.
Laura :
Bien sûr, la table peut vite se remplir de jouets. Essayez de faire en sorte que débarrasser tous les jouets de la table avant le dîner fasse partie de la « préparation du repas » à laquelle ils peuvent participer. C’est une autre façon de les impliquer.
Sophie :
Si votre enfant apporte un jouet à table, vous pouvez dire quelque chose comme : « Mettons-le ici et il pourra te regarder prendre ton repas. » C’est une bonne manière de ne pas le lui retirer complètement, mais il n’est pas sur la table pour le distraire. Même avoir un bol de fruits au centre de la table peut être une distraction, car ils ne se concentrent pas sur ce qu’il y a dans leur assiette et demandent des alternatives.
Les bonnes manières à table
Stephanie :
On me demande souvent à quel âge un enfant devrait savoir utiliser des couverts. La cuillère vient en premier, puis la fourchette et ensuite le couteau, bien que cela puisse varier selon l’enfant. Ils ne pourront peut-être pas utiliser une fourchette de manière autonome avant environ deux ans et demi. Si vous montrez comment faire, ils imiteront. C’est très occidental, n’est-ce pas ? Il n’y a rien de mal à utiliser les doigts : ils peuvent attraper la nourriture plus rapidement et ont le sentiment d’avoir plus de contrôle.
Sophie :
On me demande souvent quand introduire les bonnes manières à table. Je pense que c’est culturel et que cela dépend de votre famille. Pour des règles comme « pas de coudes sur la table », je dirais de prendre du recul et de réfléchir à ce qui est vraiment important.
Stephanie :
Cela dépend aussi de votre interprétation de ce que sont les bonnes manières. Voulez-vous qu’ils jettent de la nourriture par terre ? Probablement pas. Ou qu’ils disent : « ça a l’air dégoûtant » ou jettent de la nourriture sur la table. Même lorsqu’ils demandent quelque chose, par exemple un tout-petit pourrait dire : « je veux de l’eau. » Et vous pouvez lui dire : « comment le demander poliment ? » Les règles comme « pas de coudes sur la table » ou « s’asseoir droit » n’ont pas autant d’importance, mais vous ne voulez pas qu’ils se penchent en arrière sur la chaise ou s’asseyent à l’envers !
Laura :
C’est un processus progressif, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils l’apprennent du jour au lendemain. Là encore, le rôle de modèle est essentiel.